Korrigan voyageur, blog des voyages d'un randonneur et son âne

mercredi 4 septembre 2013

Récit des derniers jours du voyage

Un peu de rattrapage :

Lundi 5 Août - St Julia de Bec

Nous quittons Prugagnes au petit matin, puis rejoignons le pied du Pech de Bugarach. Rien de particulier à signaler en cette belle journée, nous nous arrêtons peu après St Julia de Bec, en bord de rivière.

Mardi 6 Août - Puivert

Le matin, nous rejoignons Quillan, où je me fais offrir 2 cafés par un restaurateur sensible aux ânes et à la cause de Notre Dame des Landes. Après un rapide ravitaillement, nous repartons dans les collines. Nous croisons un groupe de cavaliers, dont les chevaux sont impressionnés par Korrigan. A tout hasard, je demande à la guide si elle connait des endroits de Bivouac à Puivert. Elle m'indique un centre de colo équestre, près de l'étang. Des cris de rapaces me réveillent pendant ma sieste post-déjeuner : 3 aigles royaux planent au dessus de ma tête. Je les observe pendant un bon quart d'heure aux jumelles. En chemin vers Puivert, je croise un couple de randonneurs (de Rennes...). On s'échange des plans de bivouac : je saurai où poser ma tente en bord du lac de Montbel, le lendemain.

Arrivés à Puivert, je trouve la colo qui m'a été indiquée, et sans aucun problèmes, je peux poser ma tente, installer Korrigan dans un paddock et aller piquer une tête dans l'étang. Je sympathise avec les animateurs, dont le directeur est... de Rennes. Ils m'invitent à partager leur veillée, sous un orage sans pluie et au coin d'un grand feu, dans lequel sont cuits camemberts, saucisses et bananes-chocolats. Je me sens un peu lourd ensuite.

Mercredi 7 Août - Lac de Montbel

Au lever, il pleut, mais ça n'enlève rien à mon envie d'aller me baigner une nouvelle fois dans l'étang, à peine réveillé.

Pas de difficultés apparentes pour cette journée de marche, et pourtant... Une demi heure après avoir quitter Puivert, le GR nous fait une fantaisie : sur 30 mètres, il grimpe à 45°, directement dans la pente. Sur le coup, je ne fais pas attention. Arrivé en haut, je vois mon Korrigan qui bloque aux 2/3 de la montée. Je redescend pour le guider à la longe, comme cela est parfois nécessaire. Nous arrivons pratiquement au somment de la côte, quand sur un dernier coup de rein, Korrigan se retrouve déséquilibré par la charge, glisse en arrière et se retrouve à faire galipettes et tonneaux, au ralenti. Je suis tétanisé par ce que je vois, tellement c'est surréaliste. Korrigan fini par s'arrêter en bas de la pente, je cours le retrouver. Il est immobilisé, sur le dos, bloqué par les bagages. En 5 secondes, je vire le sanglage du bât, et promptement, le bourricot se remet sur ses 4 pattes.

Pas une égratignure, et aucune casse sur le matos. Incroyable, vu la gamelle que c'était. Après un petit moment pour tranquilliser tout le monde, c'est moi qui me charge de grimper tout les bagages en haut de la pente. Sans eux, Korrigan me rejoint sans mal.

Une heure plus tard, je m’aperçois que j'ai perdu mon chapeau de paille dans la bataille. Par chance, je croise un groupe de randonneurs. Ils font exactement le chemin inverse au mien. Je les charge de la mission de déposer mon chapeau à la colo de Puivert, si jamais ils tombent dessus.

Le journée de marche est longue, mais nous arrivons finalement au bord du lac de Montbel, près d'un campement équestre d'été. Je trouve un coin parfait, sur une presque île, où Noëlle me rejoint pour la dernière soirée et journée de marche. Motivé par le grand feu de la veille, j'en prépare un plus modeste pour le soir. Hélas, au moment où il s'embrasse, le ciel aussi, et un déluge nous tombe dessus. Je suis contraint d'éteindre mon petit feu, et d'aller me réfugier sous la tente. C'est la seule fois du voyage où j'ai été contraint de faire la cuisine sous la toile... et heureusement d'ailleurs.

Jeudi 8 Août - Limbrassac

Ultime bain matinal. Le chemin du tour du lac est glissant, Korrigan glisse une ou 2 fois et se barbouille le museau avec de la boue. Nous faisons la pause petit dej' au bar de la base nautique, et nous y croisons un jeune homme que j'avais déjà vu dans le Larzac, chez un loueur d'âne. A l'époque, il m'avait dit qu'il habitait non loin de Limbrassac, mais retomber comme ça dessus le dernier jour, c'est tout de même fort !

Une bonne heure de goudron pas très agréable, après le lac, et nous abordons les derniers kilomètres de chemins, à travers les bois, avant d'enfin arriver au village de Limbrassac. Le dernier kilomètre, je tiens à le faire en silence, aux côté de Korrigan, ma main sur sa crinière.

Merci Korrigan.

jeudi 8 août 2013

On pose le bât et le bâton

Limbrassacity

Voilà, nous avons terminé de parcourir le chemin tracé sur mes cartes, nous sommes arrivés tout les 2 en Ariège. Fin d'un voyage qui fût bien plus éprouvant que je ne l'aurai imaginé, tant pour le corps que pour l'esprit. Je dirais même que ce fût plus physiquement bien plus difficile que les 3 mois vers Compostelle.

Je suis heureux d'être arrivé, avec mon Korrigan qui est sans doute aussi rincé que moi, et qui a fait preuve d'un beau courage et d'une grande partience pour me supporter durant tout ce temps. Merci Korrigan !

Bien, je me sens un peu en panne d'inspiration pour décrire correctement ce que je ressens en ce jour d'arrivée, sans doute quelques jours seront nécéssaires pour cela... Je voulais tout de même poster cette nouvelle, à chaud, et simplement dire un grand MERCI

A (très) bientôt

Hervé et Korrigan

dimanche 4 août 2013

Retour en pays cathare

Nous voici donc arrivés en vue des Pyrénées, pour la dernière étape de ce voyage, commencé il y a près de 2 mois. Il nous reste moins de 100 kms à parcourir, et demain nous passerons au pied du ¨Pech de Bugarach, qui a eu son heure de gloire l'année passée.

Pour résumer, nous avons finalement fait une chouette journée de pause au domaine de Lacan, principalement à lire des bds. Merci encore à toute la famille pour votre accueil et ces petits déjeuners que l'on a partagés !

Le lundi, très beau passage jusqu'à Minerve où nous avons déjeuner en bord de rivière. L'après midi fût consacré à traverser le paysage de plaine viticole jusqu'au canal du midi, au bord duquel nous nous sommes arrêtés. Le soir, j'ai invité Jean Baptiste, un cycliste faisant le tour de France, à planter la tente à côté, et nous avons pu partager le repas, autour d'une bouteille de Corbières achetée quelques heures plus tôt.

Mardi, journée harassante à travers le vignoble, de nouveau, puis l'ascension de l'Alaric. Heureusement, le vent nous a sauvé du cagnard. Du sommet, j'ai pu enfin contempler les Pyrénées et le pic du Canigou. En regardant au sud est, j'ai même pu vaguement contempler le bleu de la Méditerranée. Après cette longue étape, j'ai trouvé refuge chez Isabelle et Daniel, maraîchers bio à Ribaute. Ils m'ont proposé leur caravane pour la nuit, et m'ont invité à partager le dîner. Une belle rencontre de plus !

Mercredi matin, c'est jour de marché à Lezignan-Corbières. C'est l'occasion idéale pour me ravitailler, amis ce n'est pas sur mon chemin. Isabelle y tient son stand, mais je n'ai pas la motivation pour l'accompagner à 5h du mat'. J'y vais donc en stop. Là bas, j'y croise Luc, un ami d'Isabelle, sur son stand, justement. Il peut me ramener à Ribaute, c'est sur mon chemin. Pendant le trajet, on discute de mon voyage, et il se trouve qu'il habite pile sur le GR que j'emprunte, et que ça correspond à une bonne journée de marche depuis Ribaute. Il me propose donc de planter la tente chez lui. L'enchaînement des rencontres est assez incroyable. La matinée ayant été bien entamée par le marché, nous arrivons tard là bas, et une fois de plus, je partage le repas (et le vin, toujours !) avec mon hôte.

Depuis le château de Durfort, je rejoint Termes. Je pensais en avoir pour à peine une heure, c'est finalement 2 heures qu'il nous faudra, le relief était vraiment très rude. Le bât grince de nouveau, de la même manière que 2 semaines auparavant, à Navacelles. Même cause : le bât est cassé, mais sur le côté opposé à celui que j'ai déjà réparé. A Termes, je me mets en quête du nécessaire pour réparer. Je trouve tout ça chez Annie, qui m'indique également un lieu pour déjeuner tranquille en bord de rivière, et une bergerie où je pourrais sans nul doute planter ma tente le soir. L'après midi est arrassante, une belle grimpette par des sentiers étroits s'avère être une grosse épreuve pour Korrigan et moi même. Multiples débattages, glissades sur les feuilles de chênes verts, bref, je suis content quand on retourne à des reliefs moins tourmentés. J'arrive en vue de Borde Grande, la bergerie dont on m'a parlé. Noëlle, qui m'avait accompagnée quelques jours dans les gorges du Tarn, me rejoint à nouveau ce soir là, pour un week-end de marche.

Nous passons un peu de temps à discuter avec Mathieu et Annaïg, qui gèrent la bergerie, pendant qu'il font la traite de leurs chèvres. Merci pour votre accueil ! Nous repartons après avoir fait le plein de fromages, et mettons le cap sur Rouffiac des Corbières, où nous nous posons le midi. Après avoir rejoint Duilhac sous Peyrpertus, nous apprenons que l'endroit que je visais pour le campement du soir est maitnenant payant. On nous indique un autre endroit, en bord de rivière, plus secret. Nous y croisons un couple de voyageur à cheval, Flo et Manu. Belle rencontre ! C'est seulement la deuxième fois, après Isa et Jordi en roulotte en 2007, que je croise d'autres randonneurs au long court. Ça fait plaisir !. Ils sont partis depuis avril avec leurs chevaux, et explorent l'Ariège et l'Aude à la recherche de beaux petits lieux inconnus.

Après une baignade dans la rivière, au sortir de la tente, nous repassons à Duilhac, et faisons route vers Prugnanes. Petit orage sous le château de Peyrepertus, puis route tranquille, avec pause de nouveau en bord de rivière. Nous arrivons à Prugnanes, où je retrouve avec plaisir Olivier et Atu, qui nous avaient déjà accueillit en 2009. Même pas besoin de planter la tente, ils nous propose d'occuper la leur qu'ils ont planter dans un de leurs prés (ils sont loueurs d'ânes). Le dimanche, nous décidons de nous offrir une nouvelle journée de repos, et en profitons pour aller en stop à la foire bio de Couiza.

Voilà, je voulais résumer, mais c'est à la fois trop long par rapport à ce que j'imaginais, mais bien trop court pour décrire la richesse des rencontres et la beauté des paysages. C'est mon dernier billet, j'imagine, avant l'arrivée à Limbrassac qui devrait avaoir lieu jeudi ou vendredi, si tout continue à bien se passer. Korrigan est en forme, mais j'imagine qu'il doit quand même commencer comme moi à fatiguer, surtout avec cette chaleur incessante, et tout cette distance et ce dénivelé dans les pattes.

A bientôt !

samedi 27 juillet 2013

On a marché sous la Lune

J'ai enfin pu réalisé mon envie de faire une étape nocturne, enfin semi nocturne c'est à dire de profiter que la Lune soit encore pas mal pleine et lumineuse, donc, pour marcher en partie la nuit, baigné dans sa lueur.

C'est donc vendredi, après mon jour de repos aux Signols (merci encore pour tout !), que j'ai décidé de tenter le coup. Tout est réuni : bien reposé, chemin facile, temps sec et sans nuages.

Donc je me réveille à 3H du mat', plie la tente, et prépare un Korrigan qui se demande bien ce que je fabrique. Il serait pas contre finir sa nuit.

Départ à 4h, la lampe frontale ayant remplacé le chapeau de paille. Bien pratique pour lire la carte, et pour les passages trop sombres en forêt, mais j'essaye de m'en passer un maximum pour profiter de la lumière lunaire. Marcher dans le silence de la nuit fût un moment exceptionnel. Pas un chant d'oiseau, mis à part une chouette, aucun animal sauvage croisé... Cette ambiance me pousse à simplement murmurer à Korrigan, le rassurant, lui que je sens angoissé de marcher ainsi. Je m'apperçois également que je marche naturellement en essayant de faire le moins de bruit possible. Korrigan ne s’embarrasse pas de cette précaution.

Lentement, l'est blanchi, puis rougi, la Lune se dirige paisiblement vers l'horizon. Les nuages matinaux m'empêchent de contempler l'astre solaire, dommage. Ce fût une belle expérience, mais la fatigue était bien là. Ces 2 heures de marche nocturne m'ont parût interminables sur le moment, le temps est chamboulé, la vitesse de marche est amoindrie, les repères sont perdus. On doit aiguiser au mieux ses sens pour pouvoir s'orienter.

A 7h, nous sommes de l'autre côté du lac de Vézoles, je trouve un joli coin pour la pause petit déjeuner. Je précède ce moment tant attendu d'un bain décrassant et vivifiant dans les eaux tièdes du lac.

On descend ensuite le massif par les sentier forestiers, Jim (des Signols) m'ayant déconseillé le GR, bien trop raide. En chemin, j'ai la surprise de voir quantité de cèpes sur les bords. Je sors mon couteau, un sac, et fait le plein. Je trouve également quelques girolles. Cette incartade champignonesque me coûtera un bel effort. Non pas dû ramassage, mais à mon étourderie. 5 minutes après la fin dema cueillette, je m’aperçois que j'ai toujours mon couteau dans la main droite, mon sac de champis dans la main gauche, et mon bâton... Mon bâton !!!! J'ai dû le poser lors de mes ramassages. J'accroche Korrigan, et me voilà parti au pas de course, à refaire le chemin inverse, en montée bien sûr. Faut-il que je l'aime ce bâton. Je l'ai depuis Compostelle, ce n'est plus un simple morceau de bois. J'ai même commencé à le sculpter chez Mika.

Je monte, je monte, toujours rien. Obstiné, je remonte tout de même jusqu'à 920m d'altitude, sachant que je me suis aperçu de son absence à 680m. Rien. Je redescend au pas de course (je pense à Korrigan accroché à son arbre), un peu résigné, mais guettant toujours les bords de chemin à la recherche de mon bout de noisetier. Presque arrivé en bas, je tombe finalement dessus, un peu caché par des fougères. Je suis bien heureux d'avoir pu le retrouver (il était à environ 730m d'altitude), et tant pis pour les 180m de dénivelé aller-retour en trop.

Je récupère Korrigan, mon sac de cèpes, et nous finissons la descente vers Prémian, ou je savoure ma pause café-pain au chocolat. Nous remontons ensuite vers ND de Tredos, notre étape du soir. Enfin du midi, puisqu'à 12h pétantes, nous y sommes. Nous nous arrêtons près de la cabane de Chantal, une amie de Jim, chez qui nous pourrons planter la tente. Après midi de repos, évidemment, et le soir, je prépare les champignons, qui serons mangés avec des tagliatelles. J'en ai tellement que j'en garde pour le lendemain midi.

Le samedi, étape tranquille jusqu'au domaine de Lacan d'où j'écris ce message. Rien de spécial à raconter, si ce n'est que nous sommes passés devant une ferme de production de spiruline. J'en ai pris pour moi, et Korrigan s'en ai vu offrir. Ca peut bien aidé pour la pousse des sabots. Au domaine de Lacan, qui est un ensemble de gîtes, les gérants (des belges ayant fuit Bruxelles, bravo !) m'ont chaleureusement accueillit, et j'ai pu planter la tente dans le verger. Korrigan a même eu le droit à de l’onguent pour la repousse de sabots et du pain sec pour la route. Merci Laura !

jeudi 25 juillet 2013

Des Cévènnes au Languedoc

Encore un long billet, j'ai pas réussi à plus résumer !

Nous avons laissé les Cévènnes, puis fait une escapade sur le plateau du Larzac, nous attaquons maintenant le massif du haut Languedoc, à partir de Lodève.

Ça n'a pas été facile de quitter le vallon poétique, et de reprendre la route avec toutes les incertitudes, les angoisses et les tensions qui la jalonne. Évidemment, c'est aussi tout cela qui en fait la richesse, l'inconnu, le hasard des rencontres, la beauté de l'instant, et même toutes les difficultés rencontrées donnent une saveur particulière à ces jours d'été qui s'écoulent. La tentation est grande de prolonger encore et encore notre halte dans cet oasis de tranquillité. Tout prétexte est bon pour cela. Le marché du dimanche matin à Ste Croix, la facilité d'avoir un point fixe pour permettre, le lundi, à mon ami Thomas de nous rejoindre depuis Rennes pour quelques jours de voyage, puis l'opportunité de lui faire découvrir le lieu et de se poser le mardi avant le vrai départ.

Si bien que finalement, ce n'est que mercredi matin que nous avons traversé une dernière fois la passerelle du vallon, pour affronter de nouveau le terrible relief des montagnes Cévennoles. Après une consultation assidue des cartes IGN du coin, la solution la plus simple pour rejoindre mon itinéraire d'origine est de faire exactement le chemin inverse, quasiment jusqu'à Aire de Côte, puis bifurquer par un GR pour rejoindre le Vigan, d'où on reconnectera sur mon tracé. C'est donc en trio que nous remontons les pentes de la Vallée Française, et nous en profitons pour passer chez Gis'aile, que nous avons croisée dans la montée, et qui en nous attendant chez elle a préparé un délicieux jus de framboise-brunion maison. Merci encore !

Sur les coups de midi nous arrivons au sommet, et cassons la croûte en contemplant la Vallée Borgne que nous allons devoir traverser. En descendant dans la forêt de châtaigniers, je transforme un jeune arbre en bâton de marche pour Thomas, qui peinait à en trouver un solide parmis les branches mortes. Le brandissant comme un bâton de magicien, il décide de prendre aussitôt le surnom très peu flatteur de Glandoulf le Gras Les nuages noirs s'accumulent, et c'est dans le dernier kilomètre de la descente qu'on commence à faire se faire rincer. Arrivés en bas, on entame aussi sec (façon de parler) le montée. On arrive, pour la quatrième fois, Korrigan et moi, au Col de Quiniou, le fameux col honni (etc, etc..) J'avais pensé le matin pouvoir atteindre Vallerauges, mais nous sommes partis tard, à 10h30, et avec la pluie, la montée et la fatigue, il apparaît plus sage de faire étape au gite de Paolo, 2kms plus bas. Je l'appelle pour savoir si il y a de la place. Il y en a, le gite est vide, et pour cause : Paolo est en déplacement. Et une fois de plus, merci ! Car il nous invite à s'installer au gite, même en son absence. Nous y allons donc, et une douche chaude, une cuisine et un bon lit après 2h de déluge orageux, c'est indéniablement agréable, même si ça constitue pour moi un changement brutal avec la semaine écoulée à l'Ourjol, à dormir dans les arbres, cuisiner au feu de bois, et me laver dans la rivière.. La pluie ne cessera que vers 20h.

Le lendemain, nous quittons le gîte (dommage de ne pas avoir pû te recroiser Paolo), remontons les 2kms jusqu'au col du Quiniou (5ème et dernière fois), et reprenons le chemin jusqu'à Valleraugue, où nous arrivons pour la pause du midi. Nous partons à l'assaut de la nouvelle montagne qui s'offre à nous. J'ai prévenu Thomas que la montée allait être rude, mais je n'ai pas précisé le dénivelé tout de suite. En fait, partis de 550m le matin, nous sommes montés à 1000m pour redescendre à 350m (Valleraugue), et nous remontons à près de 1300m. La montée est longue, et de plus en plus difficile. Non pas pour Thomas qui, sans entrainement, se débrouille très bien, mais pour Korrigan qui peine sur les rochers glissants. Il dérape plusieurs fois, s'arrête aussi régulièrement pour reprendre son souffle, je sens qu'il fatigue. Il chute à un moment, et reste coincé, allongé sur le ventre, les antérieurs repliés entre 2 rochers. Il n'est pas coincé ni blessé, mais simplement plus la gniaque pour se relever. Avec Thomas, et Rémi, un breton que l'on a croisé égaré sur le chemin, nous le soulageons des sacoches latérales qui sont transportés au delà du passage délicat. J'aide Korrigan a se relever, et c'est reparti. Brave Korrigan !

Le chemin devient enfin plus praticable, il est temps car l'orage s'abat sur nous, et la pluie détrempe les pierres et nos ponchos. Enfin nous arrivons au sommet, l'averse cesse, la lumière est belle. Nous retrouvons le compère de Rémi, qui avait pris de l'avance et semé son ami. C'est donc à 5 que nous entamons la descente vers Le Vigan, qui est encore loin et à 250m d'altitude. Nous décidons avec Thomas de nous arrêter au gite de Cap de Côte, tandis que les 2 bretons continuent pour aller bivouaquer dans la forêt. Comme on peut camper gratuitement au pied du gîte, je plante la tente tandis que Thomas décide de prendre un lit. J'ai quand même la faiblesse de profiter de la douche chaude et de la cuisine. Le gérant du lieu est assez singulier, il refuse de mettre l'électricité au gite, pretextant qu'on y voit bien assez et que ce n'est pas la saison. On a quand même le droit à l'eau chaude.

Le lendemain, descente tranquille sur le Vigan, donc. Thomas commence à avoir mal au genou, l'étape d'hier a été rude. Ravitaillement (Korrigan se voit offrir un sac de carottes par l'épicière), puis café et vraie gelato al limone (faite maison) par un italien. Je pense que ses pizze, panini et légumes grillés doivent valoir le coup également. Mais on ne reste pas manger là, mais on s'arrête un peu plus loin, en bord de rivière. Évidemment, le Vigan étant tout au fond de la vallée, faut bien remonter, ma bonne dame. Encore 400m de dénivelé, assez raides encore une fois, mais sans trop de difficultés. Nous arrivons sur un plateau, Thomas a toujours son genou qui le fait souffrir (les montés ça va, les plats bof, les descentes sont terribles). Arrivés à Montardier, on nous conseille le gite municipal. A 7 € la nuit, avec douche chaude et électricité, on prend ! En même temps, sur ce plateau, il n'y a que des cailloux. Difficile de trouver un coin pour planter la tente.

Le lendemain, on se met en route pour le cirque de Navacelles. 20 minutes de marche plus tard, je m'aperçois que j'ai oublié la clé du gîte dans ma poche. Un kilomètre aller-retour en courant, ça réchauffe. Durant la matinée, Thomas décide d'arrêter la marche à Navacelles, son genou le faisant trop souffrir. Il y descend en navette, je l'y rejoint 30 minutes plus tard, à la terrasse d'un café, tout surpris qu'on soit descendus si vite alors qu'il croyait pouvoir engloutir sa tarte aux figues tranquillement. Après un rapide déjeuner, nous nous quittons, lui reprenant la navette pour remonter, et rejoindre ensuite Montpellier. A bientôt l'ami ! Pas de chance d'avoir eu des étapes si raides. Et merci pour l'échange de chaussures. Les miennes sont dans un état d'usure avancé, et vu qu'elles ne repoussent pas comme les sabots de Korrigan, cela tombe à pic, à défaut d'avoir pu trouver un cordonnier sur le chemin.

Nous repartons donc avec Korrigan sur le sentier des gorges de la Vis, puis après une baignade dans la rivière, nous remontons sur St Maurice de Navacelles, sur le causse du Larzac. A la fin de la montée, j'entends des grincements venant de mon Korrigan. Misère, le bât est cassé ! Un des morceau de bois à fendu, sans doute à cause d'un accrochage des sacoches dans des arbustes qui jalonnent le sentier. Pas de panique, tout se tient encore. Au village, je demande directement où je peux trouver quelqu'un qui a de la colle à bois, des vis et une perceuse visseuse. Un gars me répond qu'il a peut être ça chez lui. C'est effectivement le cas, et je passe une bonne heure à réparer le bât, cassé en 2 endroits, sur le bord de la route.

Au village, je croise une femme avec sa petite fille qui randonnent avec un âne de location. Bretonnes de St Brieuc ! Elles bivouaquent à la sortie du village, dans un pré bien vert. Je me joins à elle et nous partageons le repas du soir.

Suite de ce passage sur le Larzac le lendemain, chemins relativement plats, sec et rocailleux. Il commence à faire chaud, nous nous reposons à l'ombre dans une forêt le midi. Après 2h30 de pause, je repars, mais pas Korrigan. L'animal a décidé que l'ombre, c'est vachement bien. Il me faut une demi heure pour le remotiver à se bouger les fesses à une allure correcte. Pendant de longues heures, pas de point d'eau, il nous faut attendre 16h30 pour enfin atteindre un village, et nous abreuver à la fontaine. Korrigan se siffle un seau en entier (11 litres). Encore quelques kilomètres, et nous bivouaquons dans un champ au dessus de Lodève et entrons dans le Languedoc. Je décide de profiter d'une soirée sans orage pour dormir à la belle étoile.

Ce ne fût pas spécialement une bonne idée. Ce n'est pas la pluie, mais les insectes qui m'ont fait des misères pendant la nuit. Fourmis et moustiques principalement. Pour contrer ça, je n'ai laissé que le nez et la bouche dépasser du duvet, en me mettant de l'huile essentielle anti-insectes, mais rien à faire, je me suis fait sans arrêt chatouiller les narines.

Un peu fatigué le lendemain, on descend sur Lodève et quittons donc le Larzac. Ravitaillement, interview par le Midi Libre, café-internet, mais l'heure tourne, il est déjà 10h30, je reporte donc la mise à jour du blog pour pour ne pas repartir trop tard, en plein soleil.

Sur le chemin, je croise Vincent, pèlerin vers Compostelle, parti de Nîmes. On marche un peu ensemble, puis il décide de m'accompagne pour quelques jours, et suivre ma route alors que la sienne passe un peu plus au nord. Il doit la retrouver à Fraïsse sur l'Agout. Longue ascension sous le soleil, sans un poil d'ombre, puis nous trouvons enfin un pré avec des arbres pour la pause de midi. Le soir, nous arrivons sur les bord de l'Orb, pour un bain salvateur dans la rivière. Vincent trouve une écrevisse américaine qui constituera son repas du soir.

Le but du lendemain est le lac de l'Airette, qui me semble constituer un beau coin de Bivouac. La matinée est tranquille, beaucoup de cerisiers sur le chemin. J'en ramasse plus d'un kilo. Après Lamalou les Bains, nous commençons l'ascension du massif du Haut Languedoc. Heureusement, la végétation et le sols sont totalement différents des précédents jours. Grands arbres et pierres moins abrasives ont remplacé la garrigue et les cailloux pointus. Fatigués, nous renonçons à l'ascension du Caroux et également à rejoindre le lac. Nous décidons de prendre le goudron pour arriver à Douch plus rapidement. En chemin, on tombe sur un temple Zen. L'occasion est trop belle. On arrive, mais une séance de méditation vient de commencer. On patiente une plombe sous un arbre, tandis que la pluie s'invite pour quelques averses.

Enfin les portes du temple s'ouvre, et une colonne de gens en robe de moine bouddhiste en sort, le maître en tête. De loin, il nous regarde, a un grand rire sonore et nous salue de la main. C'est comme cela que nous sommes accueillit et pouvons planter la tente dans un pré. Nous avons de la chance nous dit on, ce soir, c'est la fête. Effectivement, nous prenons part au repas commun, avec pizza maison, salade et mousse au chocolat. L’ambiance est totalement différente du silence absolu pendant l'heure de méditation. Ça cause, ça danse, ça boît... Bref, c'est la fête. Enfin nous, nous allons nous coucher tôt, faut dire qu'on a quelques kilomètres dans les pattes.

Comme c'est la pleine lune, je voulais faire une étape de nuit. J'ai soumis l'idée à Vincent qui était d'accord. Finalement, avec cette soirée et la journée de la veille, nous y renonçons.

Heureusement ! La matinée du lendemain est sportive. Descente très raide depuis Douch, avec pas mal d'obstacles pour Korrigan. Je vois mal comment j'aurai pu me débrouiller en pleine nuit, à la frontale. Ca descente, ça remonte, ça redescend, les sentiers sont étroits. Eprouvant ! Courage, on arrive au lac, on va pouvoir y piquer une tête. En se rapprochant, on entend des bruits d'engins. La blague ! Le lac est vide, ils ont fait sauter le barrage la veille, et personne ne nous a prévenu. On fait donc une rapide pause, et repartons à monter, encore. Au hameau suivant, Vincent hésite à continuer l'ascension, ça ne l'interesse pas de monter et descendre sans arrêt. Finalement, vu qu'une fois arrivé en haut nous serons sur du quasi plat, il décide de continuer. La montée est une fois de plus bien raide, mais la vue tout en haut, au milieu des rochers, de la bruyère en fleur, est la plus belle récompense. Nous nous arrêtons au gite des Bourdils, où Francis nous fait un bel accueil. Personnage passionnant qui connait sa montagne et la nature s'y trouvant comme sa poche, boulanger de métier mais qui en été tient le gîte. Nous y faisons une bonne pause, Francis me donne de l'excellent pain fait par un de ses amis. A l'opposé de la matinée, l'après midi se fait sur du quasi plat, en crête, descendant doucement vers Fraïsse. Au Col de Fondfroide, nous rencontrons un voyageur à vélo qui nous fait une petit interview vidéo. Il fait le tour des massifs montagneux de France, et a déjà traversé l'Afrique en tandem avec son amie, en 18 mois. Bonne chance pour la suite !

Arrivés à Fraïsse, notre chemin se scinde avec Vincent, et Korrigan et moi continuons jusqu'aux Signols.

Buon camino Vincent, et merci pour ces 3 jours passés !

Les Signols, c'est là que nous nous étions arrêtés il y a 4 ans avec Korrigan, suite à sa blessure La boucle est bouclée, comme on dit...

C'est d'ici que j'écris, m'offrant un jour de repos après la journée éreintante d'hier. C'est un sacré plaisir de revoir cette famille qui nous a si bien aidé en 2009. C'est aussi une sensation étrange de revoir ces lieux, l’impression de reconnecter avec un passé pas si lointain finalement, mais semblant pourtant sortir d'une autre vie. Preuve que les choses ont changées, et tant mieux !

Demain, nous obliquons plein sud, en direction du pays Cathare, pour la dernière étape de ce voyage. Enfin ou déjà ? Je ne sais pas trop, la notion du temps se distord dans ce voyage.

lundi 15 juillet 2013

Au vallon poétique

Suite ! (billet précédent ici)

Donc, non sans peine, nous étions arrivés au sommet de cette barre montagneuse. Restait maintenant à redescendre, donc à retrouver le balisage une fois de plus perdu. En regardant vers où se situe en théorie ma destination, je m’aperçois que la forêt a été largement défrichée en ligne droite, en suivant la pente. Logiquement, en suivant cette avenue, on devrait tomber sur la route de la corniche des Cévennes. Bingo ! En slalomant entre les branchages morts, on débouche effectivement sur le bitume. J'ai presque envie d'embrasser le goudron, mais vu les températures, je ne tente pas l'expérience. Et coup de bol, de l'autre côté, nous tombons sur une route forestière qui, si je ne me trompe pas, nous mène assez directement à Ste Croix. Nous descendons donc allégrement cette montagne. L'heure avance toutefois, midi passe, je n'ai plus d'eau et j'imagine que Korrigan a pas mal soif également. Nous nous arrêtons aux premières maisons que nous croisons. Je fais la connaissance de Gis'aile, qui m'invite à partager sa table. Nous mettons en commun nos restes respectifs pour un véritable festin à l'ombre sur sa terrasse pendant que Korrigan broute en contrebas, complétement en confiance dans ce lieu puisqu’à aucun moment il ne brait ou cherche désespérément à savoir où je suis. Nous discutons beaucoup et facilement, je parle de mes doutes, peurs, interrogations... Elle me propose un soin au tambour chamanique. L’expérience est étonnante, et les vibrations de l'instrument résonnent en moi. Vraiment, ce fût un beau moment, merci !

L'orage menace, mais nous je me décide à repartir. La pluie commence à tombé pile au moment du départ, mais rien ne peut entamer mon moral regonflé à bloc par ces 3 heures chez la bruja de Gabriac. Korrigan n'a pas l'air du même avis, il préfère s’abriter sous les arbres. Le gros de l'averse passe rapidement, et la pluie se fait plus faible, s'arrête, repart... Nous finissons par arriver enfin à Ste Croix Vallée Française, avec un taux d'humidité un peu élevé, mais contents. Korrigan ronchonne un peu pour passer la large passerelle du village, sous les regards des habitants amusés.Finalement, ça passe, long arrêt à l'épicerie bio du village où je refais le plein de chocolat, notamment, et rencontre une partie de la "faune" écolo. Le tutoiement est direct, le contact simple, j'aime beaucoup ça.

J'obtiens les infos pour me rendre chez Mika, dont j'ai beaucoup entendu parlé ces derniers jours, et qui a créer un lieu singulier dans un vallon, tout proche du village. On me dit qu'il y a déjà du monde sur le lieu, ça tombe bien.

Encore une petite demi heure pour s'y rendre, il est déjà 17h. Oh, un obstacle ! Un superbe pont suspendu totalement artisanal d'une dizaine de mètres de long. Oula, personne ne m'a prévenu que c'était pas trop asino-compatible. Vu les difficultées qu'il m'a fait pour la passerelle du village, ça va être folklo, surtout qu'il n'y a qu'un peu plus d'un mètre de large, que le bois est trempé et donc glissant, qu'il y a des jolis interstices entre les planches, et que le pont bouge.

Korrigan passe sans problème, ben mer... alors ! On continue, ce lieu doit être magique. La suite est difficilement descriptible, je pense qu'il faut se rendre sur le lieu pour en percevoir sa magie. L'aura créatif qui se dégage de ce lieu est énorme. Nichés au bord d'une rivière, entre 2 pentes abruptes, le monde du vallon poétique s'ouvre à nous. Personne. Hormis sûrement quelques lutins qui s'amuse à me faire tourner pendant une heure dans ce lieu à la recherche de la seule cabane susceptible d'abriter une âme humaine, en cette fin d'après midi pluvieuse. Je dérape maintes fois le long des pentes escarpées, le mélange feuilles mortes - schistes est un cauchemar sous la pluie. Vaincu une fois de plus, convaincu que j'allais trouvé quelqu'un, je m’effondre sur une des chaise sous la "Tortue", lieu de vie estival du vallon.

Je tombe sur le livret d'accueil du lieu, avec un descriptif complet des constructions. Grâce à ces précieuses indications, je trouve enfin la Yeuze, cabane fantastique nichée à 30m au dessus de la rivière. Personne là bas non plus. Il est 19h, je retourne me préparer à manger à la Tortue. "Qui veut dormir dans la Yeuze y dorme", tel est une des "règles" du vallon. Personne ne m'avait prévenu que c'était un lieu d'asile, un lieu aussi ouvert au voyageur. Je m'exécute donc, et bien que fatigué, je passe encore une heure à jouer des divers instruments de la cabane : piano à queue (!), harpe... Je retrouve ma sérénnité, ce lieu magique commence à m'imprégner.

Merci à Mika et à toutes les personnes qui ont participé à la création de cet endroit.

Cela fait maintenant 5 jours que je suis ici, ça me fait un bien fou cette longue pause, d'abord en solitaire, dans le vallon poétique. J'aurai plein de choses à raconter, mes jours de solitude joyeuse, l'arrivée de Mika, le débarquement de la colo, la construction d'un barrage éphémère, mais j'en ai ma claque du PC, je n'attends qu'une chose, c'est d'aller me rafraichir à la rivière.

vendredi 12 juillet 2013

Vers le vallon poétique...

Avetissemment : récit très dense, plus encore que le brouillard au sommet du Plomb du Cantal. Les fautes d'orthographe et de grammaire, c'est que j'ai pas le temps de me relire (et que je ne suis pas bon non plus), j'ai un voyage à faire moi.

2 jours éprouvants, un vrai chemin de (ste)-croix-(vallée française) pour enfin arriver au lieu de repos et de sérénité tant recherché.

On peut même dire que ça à commencé dès lundi soir, avec un formidable orage alors que nous bivouaquions au pied du mont Aigoual. Pendant un temps qui m'a paru interminable, et magnifique à la fois, le tonnerre à grondé, la foudre aussi, parfois non loin de nous. Je me suis surtout inquiété pour Korrigan, que j'avais une fois de plus laissé sans entraves pour la nuit. Je comptais sur son instinct pour se mettre à l'abri au on endroit.Quand à moi, bien isolé du sol par mon matelas et mon tapis de sol, je pense que je ne risquais pas grand chose dans mon petit abri de toile. Pas fier quand même.

Le lendemain, montée directe au sommet de l'Aigoual, dans la belle clartée du matin, et un large panorama dégagé sur les Cévènnes et au delà. Je frappe à tout hasard au resto-bar fermé de l'observatoire météo, et me fait inviter à prendre café avec le personnel présent ! La journée commençait bien, je suis convaincu que nous pouvons atteindre Ste Croix le soir.

Hélàs, repartis dans la descente vers St André Valborgne, la descente que je pensais courte se scinde en 2, avec un itinéraire conseillé pour les chevaux. Ne voulant pas me trouver coincé par un passage infranchissable, je choisis la voie "adaptée" qui nous rallonge de 4 kms, soit une bonne heure de marche. Pause midi sympa à Aire de Côte, je resiste à la tentation de la glace. Une fois quitté le bitume (4kms depuis Aire de Côte), la suite de la descente est un régal pour les yeux. Nous arrivons au Col de Tinquos, et n'ayant pas de carte au 25000, je fais confiance au balisage...

Et c'est là que le cauchemard commence. Arrivés en bas des 400m de dénivelés, nous tombons sur le Gardon, la rivière traversant St André Valborgne. Et les rivières dans ce pays là sont magnifiques, d'une clartée incroyables, rugissant et serpentant dans de belles gorges rocheuses... Et c'est tout le problème quand on est asino-dépendant. L'accès piéton pour l'autre rive se fait via une minuscule passerelle en béton, suivie d'une grimpette par un sentier tellement escarpé qu'il faut s'y accrocher avec les mains. Et cela, Korrigan, avec toutes ses qualités, n'en dispose hélàs pas.

Pendant une heure, je cherche, remontant et descendant la rivière à la recherche d'un hypothétique passage. Je me déchire les jambes dans les ronces, me tord les pieds dans les galets, peste, râle, maudit les baliseurs de ce chemin non asino-compatible. Soit les pentes sont décidémment trop raides, soit l'eau est trop profonde pour remonter la rivière. Vaincu, je prend finalement la décision de renoncer et de remonter jusqu'au col, 400 m plus haut. Pour me consoler, je fais quand même trempette dans les eaux rafraichissantes du Gardon. Sans rancune. Et je m'engouffre la moitié d'une tablette de chocolat, faut bien se donner du courage.

3/4 d'heure de descente, une heure de recherche désespérée, une heure et quart de remontée, et voilà donc le jour qui a avancé de 3 heures de plus. Nous n'arriverons pas à Ste Croix ce soir. De retour au col, épuisés (nous avons déjà parcouru 28 kms ce jour), je passe au plan B(rézina). J'ai vu sur ma super carte TOP100 du coin, qu'il existe normalement un gite avec location d'âne non loin de l'endroit où nous nous trouvons. Je m'y mets en quête. 2 kms de descente, encore... Rien n'est près dans les Cévènnes.

Délivrance de la journée, je suis accueilli par Paolo, qui tient le gite, mais ne loue plus d'ânes. Il me propose de dormir dans sa caravane, Korrigan se mettant joyeusement à faire un désherbage de son crû. J'ai l plaisir de goûter aux productions de Paolo : limonade, bière (brassée par un ami), confiture de chataîgne (extra !). La foudre de la nuit dernière a endommagé la pompe, nous allons donc directement puiser de l'eau à la source, à l'ancienne, mon sauveteur du soir armé de sa machette pour dégager le chemin. Une colo occupe le gite et les enfants viennent s'émerveiller et s'occuper de Korrigan. Je termine la soirée à discuter avec Paolo (qui au passage cultive un magnifique jardin en terrasses), autour de la bière sus-citée.

Finalement, c'est une belle journée.

Aller, deuxième journée de galère !

Nous partons tôt, bien décidé à arriver vers midi, début d'après midi au plus tard (hahaha). Donc, nous remontons au col honnis (de vacances), et je trouve enfin le sentier que j'avais cru prendre la veille. J'ai pu consulter et photographier la TOP25 du coin, chez Paolo. Fallait le savoir, vraiment, et même en passant 3 fois devant, faut l'oeil pour repérer le vague sentier, et le non moins vague balisage jaune. La descente est raide, le balisage aléatoire, mais nous débouchons enfin sur une route, et traversons finalement le Gardon, confiance.

Cette épreuve de l'eau me fait pas mal méditer sur l'apprivoisement la nature par l'homme, et finalement, un acte si banal que de traverser un pont prend tout son sens lorsqu'une petite rivière de rien du tout oblige a remettre ses actes en cause. Bref, je tartine déjà pas mal, mais juste pour dire que ça a vraiment résonné (raisonné ?) en moi.

Bon, jusqu'ici, tout va bien. On attaque une nouvelle "barre" des Cévènnes, pour essayer d'atteindre la vallée suivante, où se niche Ste Croix. Début tranquille, jusqu'au seul hameau sur le chemin. Fastoche !

Puis, soudain, la pente se raidit, le chemin devient de plus en plus difficile, mais nous progressons le long du balisage. Vient le moment où ce dernier disparait mystérieusement, encore un coup des lutins j'suis sûr. Je trace le chemin au ressenti, au travers une châtaigneraie. Je tombe sur un balisage. Tiens, ce n'est plus le même, où suis-je ? Je rame à travers les ronces et les genêts. Je perds le chemin 10 fois, le retrouve 11 fois. Par miracle, j'arrive au sommet d'un pic rocheux, Korrigan suit toujours, malgré le relief escarpé. Inutile de dire que je grogne, je râle, je maudit les baliseurs et les Cévènnes, qui pourraient quand même être plus droites. De là haut, le panorama est beau....

Le syndicat d'initiative ferme, ma connexion aussi. La suite bientôt... Vont-ils s'en sortir ?

Suite ici

lundi 8 juillet 2013

Tour des Causses bouclé

On a fait notre petite boucle sur les Causses Sauveterre et Méjean, et nous sommes maintenant à Meyrueis. Pour ces 4 derniers jours, nous étions accompagnée par Noëlle, une amie vivant en yourte en Ariège, qui a réussi à s'offrir quelques jours pour nous suivre sous le cagniard dans cette région où l'eau est si rare sur les hauteurs, mais abondante et fraîche dans les gorges du Tarn.

Depuis Florac donc, nous sommes montés sur le causse Méjean, le causse du Milieu, pour redescendre presque aussitôt sur Quézac, nichée dans la vallée. Noëlle nous a rejoint le soir, puis nous avons attaqué la montée du causse Sauveterre le lendemain, jeudi. Selon les coins, le dénivelé se situe entre 300 et 500 mètres, entre le fond des gorges et le haut du causse.

Puis, vendredi, nous sommes redescendus sur Les Vignes, en bord de Tarn. Samedi, nous avons longé ce dernier le matin, et fait une pause de 3 heures dans un petit coin isolé, sur une pseudo plage, pour profiter de la fraîcheur de l'eau, en regardant passer les kayaks. Et nous avons terminé la journée en remontant sur le causse Méjean, par un miniscule sentier à travers les pics rocheux. enfin, dimanche, traversée du causse, avec une dizaine de kilomètres d'un désert d'herbes rases, pour redescendre une ultime fois sur Meyrueis, où nous avons galeré pour trouvé un petit coin pour bivouaquer. En tout cas, 90 kms en 4 jours, et pas vraiment du plat, sans être entrainée, c'est une belle performance. Chapeau Noëlle.

Nous reprenons maintenant le chemin seuls avec Korrigan, pour nous diriger vers le Mont Aigoual, avec peut être une détour vers Ste Croix Vallée Française, que l'on m'a conseillé pour ses communauté "alternatives". Mais je n'ai encore rien décidé, ça rallonge pas mal. A voir.

La conclusion de cette escapade dans les causses, c'est que c'est tout bonnement magnifique ! Mais ce fût un peu dur pour Korrigan, et surtout pour ses sabots, qui se sont bien usés sur toutes ces pierres bien abrasives.

mercredi 3 juillet 2013

Florac

Nous voici à Florac, et à la fin de notre parcours sur le chemin de Stevenson. Nous allons maintenant faire l'ascension du Causse Méjean, pour commencer notre tour des gorges du Tarn.

Le Tarn dans lequel j'ai eu le bonheur de pouvoir me rafraichir et me laver hier au soir, ayant trouvé un champ où planter ma tente, avec plage "privée", s'il vous plaît. J'espère pouvoir renouveller la chose ce soir, à Ispagnac.

Lundi, après ma pause glace, nous avons donc gravit le mont Lozère et atteint le sommet des Finiels, son point culminant. La découverte des "Cévènnes des Cévènnes" est surprenante, tant la différence est frappante avec les étendus de forêt du Gévaudan. Ici, un paysage sec, tranchant, de champs où poussent les rocs, entourés de bruyère, de genêts.

Nous avons planté la tente le soir, au milieu de ce paysage chaotique, sous un grand soleil, et un léger vent, qui vient enfin du sud.

Lever le lendemain matin, sous l'aurore rougeoyante, la première que j'ai pu apprécier pleinement. Descente vers le Pont de Montvert, jolie petite cité sur le Tarn, pour le café-pain au chocolat du matin. La montée, tôt, sur l'autre versant vers la forêt du Bougès, fût rude, mais l'heure matinale nous a permis de ne pas trop souffrir de la chaleur. L'après midi, nous sommes restés quasiement sur la crête du massif, avec une vue embrassant le causse Méjean, avec ses falaises abrutes, que nous allons donc attaquer ce matin.

Comme partout, apparemment, nous avons de la pluie pour la journée, bien que ça se soit calmé. J'espère simplement que les nuages actuellement visibles sur le causse depuis Florac vont se dissiper, comme on dit, avant notre arrivée sur le plateau.

A bientôt !

lundi 1 juillet 2013

En direct du Mont Lozère

Je profite d'une connexion wifi pour poster ce petit message.

Il fait (enfin) grand soleil aux abords du Mont Lozère, Korrigan est actuellement en train de brouter, évidemment, pendant que je déguste une glace, dans un resto tenu par... des nantais. Faut-il que je fasse le Tro Breizh pour rencontrer autre chose que des bretons ?

On a campé dans les bois hier soir, dans les ruines d'un village abandonnné depuis au moins un demi siècle. Chouette ambience.

dimanche 30 juin 2013

Sur le chemin de Stevenson

Nous voici dans les pas de Stevenson, et avec des cohortes de randonneurs dans les pattes. En plus, ils viennent tous de Bretagne, c'est étonnant (St Brieuc, Ancenis...)

Vendredi soir, sur les conseils d'un ancien garde forestier, nous nous sommes arrêtés dans un abri au milieu de la forêt, une heure qu'anvant une pluie fine et persistante commence à nous tomber dessus. Ce fût ma première nuit "en dur", et quelle bonheur insecriptible de trouver cette cabane, isolée au milieu de la forêt, et de pouvoir se réchauffer et se sécher au coin d'un feu de bois, éclairé par l'âtre et quelques chandelles. Perfection de l'instant. Manquais juste un petit verre de vin pour sublimer encore plus le moment.

Puis, le lendemain, ayant un peu parcouru mon topo huide sur Stevenson, j'ai noté qu'il s'était arrêté au monastère trapiste de Notre Dame des Neiges... Allez, emboîtons le pas à l'illustre écrivain, dont je vous conseille d'ailleurs la lecture de "Voyages en Cévènnes avec un âne", plein d'humour, et qui décrit bien les aventures qu'un bourricot peu vous amenez à faire.

J'ai pu donc passé une nouvelle nuit au sec, et dans un vrai lit, et dans cet atmosphère de sérénité que je recherche. Malgré la foule de touristes fréquentant le lieu. Je me suis même permis le luxe de m'acheter un bouteille de vin de l'abbaye.

Bientôt le mont Lozère, et enfin les Cévènnes. Car oui, je ne suis encore que dans le Gévaudan.

)

lundi 24 juin 2013

Plomb et purée de pois

On est arrivés à St Flour, après avoir victorieusement franchit le Plomb du Cantal dans une purée de pois premier choix. L'humidité et le froid des 3 derniers jours ont écornés mon moral, mais la journée d'aujourd'hui m'a bien requinqué. Froide, mais sans pluie, avec un magnifique site de pique nique ce midi, au pied d'une cascade, et un bel accueil au pied de St Flour chez Jeannot et Line, avec douche chaude, pizza, et Madiran en prime !

Direction les Cévènnes maintenant !

jeudi 20 juin 2013

L'équipée boiteuse

Enfin des nouvelles ! La reprise de la marche n'a pas été sans soucis. Au 2ème jour, voilà que c'est à mon tour de boiter. Puis, à l'ascension du Puy de Dôme, le bourricot se remet à clopiner de plus belle. J'ai vraiment crû que nous allions devoir arrêter. Mais finalement, à partir de lundi, nous avons tout les 2 subit une guérison spontanée. marchant allègrement vers le Puy de Sancy que nous avons franchis mardi. Nous sommes actuellement à Condat, sous la pluie. La pause café du matin, dans un petit camping, s'est transformée en journée de pause, puisque nous ne sommes pas motivés, ni l'un, ni l'autre à repartir sous la flotte.

Je vais en profiter pour mettre à jour mon récit.

Le Sancy sans soucis

Au pied du Sancy

De Miremont à Condat (Cantal)

Ca prend un temps fou de mettre à jour ce blog. Voici déjà les photos de la semaine écoulée. J'espère pouvoir mettre le récit prochainement.

Vendredi 14 Juin - Miremont - Montfermy - 12 kms

Samedi 15 Juin - Puy des Gouttes - 18 kms

Dimanche 16 Juin - Laschamps - 17 kms

Lundi 17 Juin - Pessade - 23 kms

Mardi 18 Juin - Super Besse - 21 kms

Mercredi 19 Juin - Entre Egliseneuve d'Entraigues et Condat - 21 kms

Jeudi 20 Juin - Condat - 9 kms

Graines germées en voyage

Une petite solution pour les végétariens en randonnée.

Il suffit d'acheter 2 paires de mi-collants. Le soir, on met à tremper les graines pour la nuit. Le matin, on les rince, puis on les met dans un collant, le tout rangé dans un sac congélation non fermé, à l'abri de la lumière directe dans le sac à dos, ou les sacoches. Rinçage du tout le soir et le matin.

Je tourne sur 3 ou 4 fournées, et ça fonctionne très bien !

Avec un peu de pain et du pâté végétal, c'est un excellent casse croûte pour le midi.

jeudi 13 juin 2013

De Soumans à Miremont

Jeudi 6 Juin 2013 – Le Pras de Pleux – Bord St Georges - 13 kms

Nous aurions dû partir la veille, mais les préparatifs ont été plus longs que prévus, donc j'ai décidé de reporter le départ, afin que ce ne soit pas dans la précipitation. Hélène nous a accompagné pour cette après midi de marche tranquille sous le soleil, juste ce qu'il faut pour se mettre en jambe. Nous avons croisé un gué sur le chemin, et j'ai été le premier étonné de voir Korrigan le traverser seul sans que j'ai besoin de le guider à la longe. Depuis 6 ans qu'on se balade ensemble, (presque) plus rien ne l'effraie !

La première étape s'est faite à Bord St Georges, dans le jardin une connaissance d'Hélène, qui habite dans une « yourte contemporaine » et qui était ravie d'avoir Korrigan pour finir la tonte des bordures de pelouse.

Vendredi 7 Juin 2013 – Près d'Evaux le Bains – 27 kms

Départ de chez Madeleine, sur un petit air d'accordéon improvisé. La journée fût une fois de plus ensoleillée et chaude. Korrigan m'a de nouveau épaté en franchissant 3 nouveaux gués sans hésitation, dont un avec de l'eau jusqu'au ventre. Seul le 4ème gué de la journée l'a dérouté, il faut dire que le courant était beaucoup plus important. J'ai donc dû me mouiller les pieds pour l'aider, ce qui n'était pas désagréable vu le temps.

A 15h, grosse averse d'une demie heure, par chance, nous étions à côté de hangars agricoles à ce moment là, nous avons donc pu passer l'averse au sec. Le soir, j'avais repéré une ferme isolée pour m'approvisionner en eau, mais arrivés là bas, je ne pu que constater que seul un troupeau de moutons en était les habitants. Donc, cela nous a obliger de faire 4-5 kms de plus enfin trouver un ravitaillement d'eau potable, et une petite pature idéale pour planter la tente. Aujourd'hui, j'ai décidé d'apprendre à identifier une plante par jour. J'ai emporté dans mes bagages un livre pour « reconnaître facilement les plantes » paraît-il... C'est pas toujours gagné.

Donc, plante du jour : la berce

Samedi 7 Juin 2013 – Chanon – 24 kms

Plante du jour : la renoncule âcre (en fait, le bouton d'or tout bêtement)

Matinée pas terrible, beaucoup de goudron et des paysages pas fantastiques. A midi, nous avons quitté la Creuse pour entrer dans le Puy de Dome ! Ce que je ne savais pas, c'est que dans les nous marchons sur la frontière, et que l'on ne va cesser de passer de l'un à l'autre, et également dans l'Allier, au fil de la journée. Déjeuner en bord de Cher, avec une minuscule sieste interrompue mesquinement par la pluie.

De nouveau j'ai dû me déchausser pour faire passer un gué à Korrigan, le courant étant très fort. En fait, j'ai dû le passer 5 fois : un aller retour pour monter à Korrigan, et déposer mon sac et mes chaussures de l'autre côté. Un aller pour faire passer Korrigan. Un dernier aller retour pour retourner chercher mon baton de marche : j'avais déjà remis mes chaussures évidemment...

Le soir, j'ai trouvé de nouveau une prairie pour m'y installer, par contre la pluie a commencé à tomber au moment ou je débâttais, donc le montage de la tente a été on ne peut plus humide.

Dimanche 9 Juin – Etang de Chancelade – 20 kms

Plante du jour : le compagnon rouge

Départ tardif le matin, heureusement la pluie avait cessé, j'ai donc pu ranger une tente pas trop mouillée. Chemins et paysages très agréables le matin.

Peu avant midi, Korrigan, qui comme à son habitude marche librement à une dizaine de mètres derrière moi, part au triple galop, completement affolé. Il me dépasse sans que je ne puisse rien faire. Il s'arrête finalement dans un hameau, tout tremblant, après avoir fait valdinguer et traîner la sacoche du dessus sur 100m. Je ne saurai jamais ce qui a pû l'effrayer à ce point. Un serpent ? Là, un homme qui a vu la chose se passer me propose de laisser Korrigan se remettre de ses émotions dans son pré. Nous nous y installons, et je commence à sortir de quoi casser la croûte. Finalement, sa femme m'invite à leur table pour le déjeuner du dimanche. Tant pis pour mon végétarisme, j'accepte. Melon avec jambon sec, paupiettes de veau pommes de terre frites, fromages et dessert, avec par dessus tout ça un kir en apéro et un très bon rouge, c'était formidable et j'étais sacrément joyeux en fin de repas. Le contrecoup, c'est que je me suis senti completement vaseux l'après midi, malgré la mini sieste que j'ai pû faire. Manque d'habitude évidemment, mais chouette moment de partage avc des gens charmants.

Le soir, nous nous sommes arrêtés au bord d'un grand étang, où je me suis fait un plaisir de piquer une tête. L'étang aussi était vaseux.

Lundi 10 juin – Miremont – 12 kms

Plante du jour : le lamier blanc

Après le montage de la tente sous la pluie le samedi, démontge sous la pluie aujourd'hui. Les joies du bivouac !

Je trouvais Korrigan bizarre depuis hier midi, ça s'est confirmé ce matin. En premier lieu, il evite le goudron comme si il en avait peur... Etrange... Puis en fin de matiné, il commence à serisement hocher de la tête de haut en bas, à chaque pas. Quelque chose lui fait mal, c'est certain. Je vérifie plusieurs fois chaque dessous de sabot. Rien.

Arrivés à Miremont peu avant midi, je me rend à la mairie pour demander le numéro d'un vétérinaire. Celle ci arrive vers 14h. Verdict : foulure de l'antérieur droit. Il a dû se faire ça la veille quand il s'est emballé. Anti-inflammatoire, homéopathie et 2-3 jours de repos, avec ça Korrigan devrait se requinquer pour la suite du voyage.

Par chance, il y a un camping à la ferme à 3 kms de Miremont. La propriétaire accepte de venir chercher tout les bagages pour éviter à Korrigan de devoir tout trimballer jusqu'au camping.

Ce sera donc notre maison pour les prochains jours à venir, jusqu'à vendredi midi, exactement. J'ai pas à me plaindre, on a une très belle vue sur la retenue de Besserve.

Du 11 au 14 juin – Repos

Ce repos forcé a été agrémenté de la visite de François, un ami de retour d'un road trip européen en camion. Très beaux et intenses moments de partage à philosopher sur le voyage et bien d'autres sujets.

mercredi 12 juin 2013

Chaîne des Puys en vue

Enfin quelques nouvelles ! Nous sommes arrivés lundi près de Miremont, à une quarantaine de kms de la chaîne des puys. Mais dimanche, Korrigan s'est foulé un pied, et il boîtait méchamment le lendemain. J'ai donc dû trouver un véto, qui lui a préscrit un repos de quelques jours, conjointement avec un anti-inflammatoire et de l'homéopathie. Nous ne repartirons donc que vendredi midi. En attendant, c'est la glande, dans un camping à la ferme.

Les aléas du voyage ! J'espère simplement que tout va rentrer dans l'ordre et que Korrigan va complètement se rétablir, et ne pas se remettre à boîter après quelques jours de marche...

Demain, je vais essayer de publier un petit résumé de nos premiers jours de voyage.

jeudi 6 juin 2013

Sur la route, une fois de plus

Les préparatifs ont été un poil plus longs que prévus, mais nous sommes fins prêts. Le retour du soleil depuis quelques jours nous permet d'espérer que les chemins auront sécher. Nous partons cet après midi, pour une demi journée de balade, histoire de remettre la machine en route sans trop forcer.

Korrigan, fin prêt

J'essayerai de tenir le blog à jour, au hasard des connexions que je pourrai trouver en chemin, mais la tâche est encore plus rude que de trouver chaque soir l'endroit idéal pour bivouaquer.

En route !

vendredi 5 avril 2013

Prochain voyage - Itinéraire prévu

J'ai décidé cet année de refaire un grand voyage avec Korrigan, qui nous mènera du fin fond de la Creuse à l'Ariège, passant par le massif central, les Cévennes, le Languedoc et le Pays Cathare, une nouvelle fois.

1 mois et demi et un peu plus de 1000 km en perspective, en espérant que tout se passe bien cette fois ci. Après avoir dû arrêter les voyages en 2009 et 2011, j'espère retrouver l'assurance que j'avais en 2007 sur les chemins de Compostelle, où en 3 mois, malgré le stress engendré par inconnu du voyage avec âne bâté, nous avions réussi à boucler le périple sans gros problèmes.

Voilà un aperçu du parcours théorique.

Départ prévu début juin 2013.

mercredi 13 mars 2013

Remise en route

Déjà 3 ans et demi depuis les dernière nouvelles, il était temps de dépoussiérer ce blog.

En premier lieu, Korrigan est depuis longtemps complètement rétabli de sa blessure qui nous avait contraint à abandonner le périple. Seuls l’absence de quelques poils et une peau un peu plus épaisse à cet endroit rappelle la vilaine ampoule qui s'était formée sous le tapis de bât. J'avais réussi à rapatrier le bourricot au point de départ, et ayant réaménagé en Bretagne début 2010, j'avais été ensuite le chercher au printemps de cette même année. Depuis, il se la coule douce avec Okoumé, Grisou, Noisette et Utopie, près de Rennes.

Cela fai donc 3 ans que nous sommes sur Rennes, et une flemme certaine m'a poussé à ne pas faire le récit de mes divers escapades en Bretagne. A la veille d'un nouveau grand voyage, qui nous conduira de la Creuse à ma chère Ariège, voici une petite séance de rattrapage.

D'abord, une chouette boucle de 3 jours entre St Just, la Gacilly et Redon, en Juin 2010

Korrigan et ses menhirs Lande de St Just Au milieu des champs

Traversée à gué Le long de la Vilaine Portrait

Puis, une escapade d'une semaine en Juillet, de Josselin jusqu'à Rennes, en passant par Brocéliande. Malheureusement, l'appareil photo est tombé en rade, donc j'ai peu de photos.

Josselin en vue

Mes amis âniers de Montaigu, qui nous avait merveilleusement accueillis lors de notre périple vers Compostelle, m'ont proposé une petite sortie dans la baie du Mont St Michel à Pâques 2011, avec toute une troupe d'autres bipèdes et quadrupèdes à longues oreilles

Mont St Michel - Pâques 2011 Mont St Michel - Pâques 2011

Enfin, en Août 2011, j'ai tenté le tour de l'Ille et Vilaine nord, mais j'ai dû m'arrêter juste après être arrivé au Mont (8ème jour), cette fois ci à cause d'une tendinite au tendon d'Achille, causé par un départ trop précipité. Faire 25 kilomètres dès le premier jour, sans écouter son corps et son âne, faut éviter.

Arrivée à Lehon Près de St Briac Chemin côtier Bivouac sur une (presque)île à St Briac Orage du soir Descente de la (presque)île Qu'elles sont belles ! Bivouac en bords de Rance Retour au Mont

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